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Rabat de Lyautey à Mohammed VI

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Les dates-clés du protectorat du Maroc de 1934 à la fin du protectorat 1956

Le sultan Sidi Mohammed Ben Youssef, le Marechal Lyautey et le Prince Moulay Hassan, futur Hassan II, à Thorey, quelques jours avant la mort de Lyautey.

Le derb Doum de Rabat, un bidonville né dans les années 30.

Le résident général, le Général Noguès et le sultan Sidi Mohammed Ben Youssef.

Le résident Nogues

1934

Le sultan Sidi Mohammed accompagné du jeune prince Moulay Hassan rend visite à Lyautey dans sa résidence de Thorey. Le jeune souverain ne connaissait que très peu Lyautey, mais il avait une grande admiration pour lui.

Lyautey mourut quelques semaines plus tard le 27 juillet 1934, Lyautey fut enseveli à Rabat. En 1961, sa dépouille sera ramenée en France pour être déposée à l’Hôtel des Invalides.

Le gouvernement Français veut que l’administration du protectorat soit détachée auprès du ministère de la France d’Outre Mer et non plus du Ministère des Affaires Etrangères. L’ Action Marocaine avait précédemment informé l’opinion publique marocaine de cette violation de la souveraineté du Maroc. Cette fois-ci, le sultan Sidi Mohammed réagit vivement et voit là une manœuvre d’annexion du Maroc. Il obtient que cette mesure soit rapportée.

1935

L’année 1935 marque le début de trois années terribles pour la population notamment dans les zones rurales, en raison de la sécheresse qui frappe le pays et qui s’ajoute à la crise économique mondiale. Les paysans sont appauvris par l’effondrement du prix des céréales de base comme le blé, l’orge et le maïs. La récolte de 1935 est particulièrement mauvaise et compromet l’équilibre alimentaire.

La crise qui frappe l’économie occidentale a aussi des répercussions au Maroc. L’industrie minière subit de plein fouet la crise mondiale et les exportations s’effondrent. L’activité économique de manière générale ralentit, y compris dans la réalisation d’infrastructures et dans la construction. Baisse importante des salaires, chômage partiel ou total, absence de syndicats ou de réglementation sur le salaire minimum  aggravent les difficultés des marocains.

Les répercussions sociales de cette régression économiques sont immédiates. Les ruraux qui avaient afflué depuis 1930 dans les grandes villes attirés par le besoin de main d’oeuvre sont désormais entassés dans les bidonvilles à la lisière des villes.  Démunis, ils sont incapables de rentrer au pays. Plus de la moitié des marocains des grandes villes habitent dans ces bidonvilles :  ce sont les derbs Doum et Debagh (17000 habitants) à Rabat ou Ben Msik (46000 habitants) et les carrières centrales à Casablanca (25000 habitants).

1936

La victoire électorale en France des partis de gauche amène l’espoir que les ouvriers du Maroc puissent bénéficier des mêmes avantages que ceux obtenus en France. Le résident général Peyrouton nommé le 5 mai 1936 ne souhaite pas que ces avantages soient attribués aux ouvriers marocains. Pour éviter d’aborder ce sujet, le résident décide de limiter le conseil du gouvernement aux seules discussions budgétaires.

11 juin 1936

De grandes grèves suivies par les ouvriers européens et marocains sont déclenchées dans de grandes entreprises de Casablanca, de Rabat et de Fès. Les travailleurs grévistes obtiennent en partie satisfaction.

18 juin 1936

Par un dahir abrogé seulement en 2003, la durée de la journée de travail est limitée à 8 heures sans réduction de salaire. Le salaire minimum ne peut être inférieur à 4 francs. Les amendes qui frappent lourdement les employés sont désormais interdites. Cependant, le droit syndical n’est toujours pas reconnu aux marocains.

Le Maroc vient de vivre la première crise sociale de son histoire.

8 octobre 1936

Nomination d’un nouveau résident général au Maroc, le général Noguès. Sidi Mohammed Ben Youssef lui fait part aussitôt de la désapprobation du peuple marocain. Le Sultan et le Résident général Nogues entretiendront par la suite de bonnes relations franches mais courtoises.
 

Les alliés débarquent sur les plages de Fédala (Mohammedia), Mehdia et  Safi à  5h00 du matin le 8 novembre 1942. L’amiral Darlan dépêché de France, ordonne aux troupes françaises de cesser le feu le 10 novembre.

Conférence d’Anfa : Mohammed V et le Prince Moulay Hassan avec le Président Roosevelt et le 1er Ministre Churchill.

Original du manifeste du 11 janvier en arabe.

Troupes marocaines pendant la campagne d’Italie

Sidi Mohammed Ben Youssef, Compagnon de la Libération.

Boniface à gauche et Juin.

Le général Guillaume ici sur la photo succède à Juin.

Discours de Tanger 1947

Thami El Glaoui

Tentative d’assassinat du sultan Ben Arafa  au mechouar de Rabat.

Abderrahim Bouabid, avocat, et Ministre d’État chargé des négociations du 1er gouvernement, figure de proue de la gauche marocaine jusqu’en 1992, date de sa mort.

février 1937

Trois ans à peine après sa création, scission de l’Action Marocaine : Ouazzani fonde le mouvement populaire qui deviendra après la guerre 39-45 le parti démocratique de l’indépendance (PDI) tandis qu’Allal Al Fassi créé le parti National le 23 juillet 1937, parti pour le triomphe des réformes, qui se transformera en parti de l’Istiqlal.

Dans le Maghreb, la même recomposition politique des mouvements nationalistes a lieu : en Algérie, dissolution de l’Etoile Africaine et création du parti du peuple Algérien de Messali Hadj et en Tunisie, c’est Bourguiba qui fait scission au sein du parti Destour .

La politique instaurée par le gouvernement de Gauche du Front Populaire ne répond pas aux attentes des nationalistes marocains. Après une période d’agitation politique et des troubles dans tout le Maroc, le gouvernement Français décide d’exiler Allal El Fassi et Ouazzani qu’ils tiennent pour les principaux responsables de ces agitations.

Ouazzani sera envoyé au Sahara, tandis que Allal Al Fassi sera déporté au Gabon d’où il ne reviendra qu’en 1943, pour fonder le parti de l’Istiqlal.

septembre 1939

Après le déclenchement de la seconde guerre mondiale, le Sultan Mohammed Ben Youssef lance un appel dans les mosquées et demande au peuple Marocain de soutenir la France, engagée dans la deuxième guerre mondiale.

8 novembre 1942

Le Sultan Mohammed Ben Youssef refuse l’application des lois anti-juives de Vichy à ses sujets Marocains de religion israélite.

Début de l’opération TORCH. Les forces américano-britanniques débarquent à Safi, Kénitra, Oran et Alger. Les troupes françaises et marocaines aux ordres de Vichy opposent une faible résistance armée, cependant les combats provoqueront plusieurs milliers de morts.

22 janvier 1943

Le 1er ministre britannique Winston Churchill, le Président des Etats-Unis Roosevelt auxquels se joindront les généraux Français De Gaulle et Giraud se rencontrent à la Conférence d’Anfa pour décider du sort du monde après la guerre.

Le futur roi Mohammed V et le Président américain Roosevelt se rencontrent et dînent en apparté à Casablanca. Roosevelet apporte son soutien tacite dans le combat futur que mènera le souverain pour l’indépendance du Maroc.

Puaux, désigné par le Gouvernement des Forces Françaises Libres, remplace Noguès (jugé trop proche du gouvernement de Vichy) à la résidence générale au Maroc.

11 janvier 1944

Publication du manifeste en faveur de la suppression du protectorat. Les manifestations de soutien sont sévèrement réprimées.

28 janvier 1944

Le Général De Gaulle pressent l’impatience des nationalistes marocains, mais a besoin du soutien des “colonies” d’Afrique pour faire entendre la voix de la France auprès des alliés. Il demande au Sultan Mohammed Ben Youssef par l’intermédiaire de son émissaire aux Affaires étrangères à Rabat, René Massigli, de respecter les dispositions du traité de Fès. De nombreuses manifestations sont malgré tout réprimées dans le sang. A Fès, les Oulémas sont arrêtés ainsi que les principaux chefs nationalistes dont Balafredj et Lyazidi.

22 mars 1945

Victoire des alliés à la 2ème guerre mondiale et signature de l’armistice qui met fin aux hostilités. Au total plus de 90.000 Marocains se sont battus de 1939 à 1945, sous le drapeau français, pour le triomphe de la liberté. Selon les estimations, entre 10.000 et 15.000 d’entre eux auraient trouvé la mort dans les combats où leur bravoure a été célébrée – lors du débarquement de Provence mais aussi, tout au long du conflit mondial, sur les champs de bataille de Tunisie, de Sicile, de Corse, en Italie, sur l’île d’Elbe, en Autriche, en Allemagne et du sud au nord de la France.

Le général De Gaulle reçoit à l’Elysée le Sultan Mohammed Ben Youssef, et le décore “Compagnon de la Libération”.
Après le départ du Général De Gaulle du gouvernement Français, un civil, Eirik Labonne est nommé nouveau résident général au Maroc.

7 avril 1947

A Casablanca, à la nouvelle médina, les tirailleurs Sénégalais ouvrent le feu sur la foule marocaine sans motif apparent. Ils font plusieurs centaines de morts. La police commandée par le contrôleur Philippe Boniface n’interviendra pour les désarmer que plusieurs heures plus tard. Cet événement sanglant, plus ou moins organisé, était destiné à dissuader le sultan de se rendre à Tanger.

Boniface contribuera  au rappel du résident Eirik Labonne et à la destitution du sultan Sidi Mohammed ben Youssef.

10 avril 1947

Le Sultan Mohammed Ben Youssef qui s’était déplacé à Casablanca et encore meurtri par les évènements, prononce le discours de Tanger le 10 avril 1947 aux jardins de la Mandoubia, réclamant l’indépendance du pays et son intégrité territoriale. Ce discours provoque le limogeage de Labonne considéré comme trop tolérant envers les nationalistes.

13 mai 1947

Le Général Juin, natif d’Algérie, et chef d’Etat major général de la défense nationale, est nommé par le gouvernement Français résident général au Maroc.

Au cours d’un voyage officiel en France, le Sultan Mohammed Ben Youssef présente un memorandum au gouvernement Français qui ne répond pas. A son retour au Maroc, violente altercation au conseil du Gouvernement entre les leaders politiques marocains et le général Juin.

Le Général Juin, soutenu par les colons conservateurs français et les extrémistes du parti “présence française”, menace de destitution le Sultan Mohammed Ben Youssef s’il ne désavoue pas le parti de l’Istiqlal.

Départ du général Juin et passation de pouvoirs au général Augustin Guillaume. Ami du Général Juin et connu pour avoir mené “ses Goumiers Marocains” à l’assaut du Monte Cassino, le Général Guillaume a fait une bonne partie de sa carrière d’officier au Maroc.

La résidence générale organise des élections des chambres consultatives marocaines, boycottées par le peuple marocain. Manifestations à Casablanca.

A l’ONU, les pays arabes demandent l’inscription de l’affaire Marocaine à l’odre du jour de l’assemblée générale.

Le Sultan Mohammed Ben Youssef envoie un nouveau message à Paris appelant notamment la France à accorder l’indépendance du Royaume, à permettre aux Marocains de jouir de toutes les libertés publiques, et à donner aux travailleurs le droit de former des syndicats et de participer à des négociations conduisant à l’indépendance du pays.

La France propose de suivre la politique de l’interdépendance, de créer une administration et des conseils communs et d’ouvrir des négociations sur la base des dispositions du traité de Fès. Le Sultan Mohammed Ben Youssef rejette cette proposition. Il fait la grève de la signature des dahirs.

Quelques semaines plus tard, plusieurs chefs nationalistes seront arrêtés dont El Ouazzani.

Distribution d’un manifeste signé par une vingtaine de notables, Marocains Pro-français, accusant « le Sultan de conduire le pays vers le chaos » et de s’allier à “des partis politiques illégitimes”.

1er juin 1953

Le Sultan Mohammed Ben Youssef demande à la France de mettre un terme à cette dissidence manigancée et organisée par des Pachas et caïds collaborateurs du lobby des Colons.

Le ministre français des Affaires étrangères, Georges Bidault, adresse un message au Général Guillaume pour lui demander de « calmer El Glaoui ».

La France demande au Sultan, sous la menace de le déposer, de renoncer à la majorité de ses droits politiques.

Manifestations anti-françaises, réprimées dans le sang, à Marrakech, Fès, Casablanca, Rabat, Salé, Meknès et Oujda.

Le lobby des colons exige et obtient du gouvernement français l’exil du Sultan Mohammed Ben Youssef et de la famille royale en Corse puis à Madagascar (Antsirabé). Un nouveau sultan Ben Arafa est élu par les Oulémas avec l’appui du Pacha de Marrakech Thami El Glaoui. Déclenchement de la révolution du Roi et du peuple.

Manifestations fréquentes qui se terminent souvent dans un bain de sang, où l’on remarque la présence en grand nombre de femmes aux cris de « yahya el malik Mohammed al khamis !! ». D’août 1953 à avril 1956, on dénombrera près d’un millier de victimes de la résistance armée.

Le résistant Allal Ben Abdellah tente d’assassiner Ben Arafa, le “nouveau” sultan à la sortie du palais royal de Rabat sur le mechouar.

Le 11 mars 1954 Ben Arafa est visé à nouveau par une grenade en pleine prière du vendredi, à la mosquée Berrima de Marrakech .

décembre 1953

Les Etats arabes présentent aux Nations unies un projet de résolution demandant d’accorder au Maroc le droit à l’autodétermination. Cette résolution est adoptée par l’assemblée générale. L’annonce de cette adoption provoque des affrontements sanglants entre nationalistes et colons.

Le gouvernement Français est de plus en plus mal à l’aise face à la pression internationale : le général Guillaume tenu pour responsable de cette situation est remplacé par un civil, Francis Lacoste.

23 août 1955

Rencontre franco-marocaine à Aix-les Bains au cours de laquelle il est décidé de déposer Ibn Arafa, de former un conseil de tutelle et d’accélérer la formation d’un gouvernement marocain représentatif de toutes les appartenances politiques.

Entretiens avec le ministre français des Affaires étrangères, M. Antoine Pinay, à Saint-Germain en présence de Dubois, résident général au Maroc, sur les conditions de retour au Maroc du Sultan Sidi Mohammed Ben Youssef et sur l’ouverture de négociations entre la France et le Maroc.

16 novembre 1955

Retour triomphal de Mohammed Ben Youssef, futur roi Mohammed V, à Rabat.

18 novembre 1955

Sidi Mohammed Ben Youssef célèbre la fête du trône à la Tour Hassan de Rabat.

7 décembre 1955

Formation du premier gouvernement indépendant de coalition, présidé par M. Mohamed El Bekkaï.

15 février 1956

Visite de Sidi Mohammed Ben Youssef en France. Ouverture des négociations franco-marocaines sur l’indépendance du Maroc et l’abrogation du traité de Fès de 1912 établissant le protectorat français sur le Maroc. Bouabid, Lyazidi, et Ben Barka représentant le parti Istiqlal, et Boutaleb, Cherkaoui le PDI participent à ces négociations.

7 mars 1956

Mohammed V annonce au peuple Marocain l’indépendance du Maroc.

7 avril 1956

Un accord est signé à Madrid entre Mohammed V et le général Franco mettant fin à la souveraineté espagnole sur le nord du pays. Le 20 octobre, la zone de Tanger, qui était soumise à un statut international particulier, est elle aussi réintégrée au Maroc.

 

photo : retour triomphal de Mohammed V à Rabat, devant les Oudayas)

18 novembre 1955, jour de la fête du trône et jour de l’indépendance.

Sidi Mohammed Ben Youssef et Franco signent le traité d’abrogation du protectorat de l’Espagne au Maroc.

Mehdi Ben Barka et Allal Al Fassi, encore unis dans le parti Istiqlal.

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