BOUREGREG ET AMENAGEMENT

  
2004- Nous sommes en hiver, voici la configuration des quais avant leur rénovation complète. Les quais en béton surélevés par rapport au niveau du Bouregreg ont la forme de remparts crénelés, avec à chaque extrémité une plateforme ronde ressemblant à un borj.  On y trouvait aussi  les baraques qui accueillaient les clubs de voile ou des restaurants de poissons célèbres comme "Jean-Pierre".  2004 - Marée basse, le chenal est étroit. La berge rive gauche de Rabat a reculé de plusieurs dizaines de mètres : les barques accostent directement sur le sable.  L'avenue El Marsa est à l'aplomb des falaises du Mellah, sans terre-plein.  2006 - Les travaux viennent à peine de commencer, les baraques aux pieds de la Tour Hassan ont déjà été détruites et sur les quais les grosses pierres qui vont être utilisées pour ramblayer les rives s'amoncellent. Remarquez le pêcheur au milieu du Bouregreg sur un banc de sable : on est pourtant à marée haute !  2004 - Voilà un spectacle que le réaménagement du Bouregreg a fait disparaître. L'arrivée des pêcheurs sur le débarcadère de Salé !  A marée basse, les barques ne pouvaient accoster le long du débarcadère et déchargeaient leur pêches directement sur le rivage. 
Si l'on évoque la quasi disparition des barcassiers depuis l'aménagement du Bouregreg, que dire des 66 poissonniers et restaurateurs qui se précipitaient dès l'arrivée des premières barques du matin. Encore cette estimation est-elle sous-évaluée, car c'est le chiffre officiel des commerçants indemnisés à ce titre, mais ils étaient probablement plus nombreux ! A l'extrême gauche on aperçoit les bâtiments du Club Nautique de Rabat et la piscine.  A côté des restaurateurs, poissonniers ou chalands, il y avait aussi une foule de marchands de beignets, glaces et autres friandises... A Rabat et Salé, on dénombrait plus de 200 barques de pêcheurs, mais il semblerait qu'elles soient dorénavant beaucoup moins nombreuses.  2004- Sur la rive gauche, à Rabat, à l'extrême droite on aperçoit les batiments pourtants récents du complexe artisanal qui seront eux aussi détruits.  Les batiments du complexe artisanal ( à gauche de la photo) avaient été érigés sur l'emplacement des bâtiments de la douane qui dataient eux-mêmes de 1913. 
Ici à gauche, clôturées, les installations du Club Nautique de Rabat et sa piscine au bord du fleuve. A marée basse, la "plage" de la rive gauche s'étendait sur plus de cent mètres.  2004 - A maré basse, il ne fallait pas hésiter à mettre les pieds dans l'eau pour pouvoir embarquer dans les barcasses.  On remarque les célèbres tentures dressées au dessus des barcasses pour protéger du soleil et qui ont longtemps fait le succès touristique des barcassiers. Certains guides ont surnommé Rabat-Salé la "Venise rouge" du Maroc.  On est encore dans l'ancienne configuration du Bouregreg. Les barques étaient obligées de mouiller au milieu du Bouregreg à marée basse car il n'y avait aucun ponton pour s'amarrer, sauf le long des quais en béton en aval. 
2004- L'été, on se baignait sur les rives de Rabat et de Salé sans aucun problème et la baignade n'était pas dangereuse compte tenu de la faible profondeur à marée basse.  A droite, dans le prolongement du débarcadère, au début de l'avenue de la plage qui mène à la médina Salé, on dégustait des plats de poissons sous les tentes des restaurants de toile rayée de bleu. Ici dans les année 30, il y avait même une gare et l'arrivée des trains en bout de débarcadère.  2006 - A marée basse, l'eau du Bouregreg n'atteignait pas le débarcadère et le chenal se limitait à un passage d'une dizaine de mètres.  2004 - Sous les murailles des Oudayas, une vraie plage de sable avec des pêcheurs de coquillages et de crabes. 
2006 - Préparation des travaux d'aménagement des quais de Rabat. Les grues sont à l'oeuvre, et à côté des installations du Club Nautique de Rabat qui seront bientôt détruites, on amoncelle les pierres qui serviront à fixer les berges. Derrière les installations rouges du CNR, on aperçoit des bâtiments avec des toitures voûtées : ce sont les magasins de Sidi Mohammed Ben Abdellah (1757-1790)  dans lesquels étaient stockés dès leur débarquement les matériaux servant aux "chantiers" de construction navale, installés au bas de la Tour Hassan. Charpentes en bois, canons, grément, toiles, vergues, canons et poudres, tout était importé directement d'Angleterre ou de Hollande.  La plage de Salé vit ses derniers instants dans cette configuration.  A Rabat, les travaux des quais sont bien avancés, mais sur la rive droite côté Salé, les travaux n'ont pas encore été entrepris.  2004 - Rive droite côté Salé : les installations portuaires de l'époque, les restaurants de toile rayée de bleu, le stade de l'AS de Salé et les marais... C'est ici, entre le Bouregreg et les remparts de la cité, que se sont installées les premières familles d'Européens au début du XXème siècle. Jusque dans les années 30 il y avait même une gare ! 
2006 - Les travaux ont commencé... Au centre de la photo, les vestiges d'un hangar qui a servi de lieu de culte chrétien pour les européens installés ici.  2006 - Les travaux ont commencé et les engins de chantiers sont en place. Le camping avec ses murs roses est encore là, devant la plage de Salé.  A gauche de la photo, ont commencé les travaux de construction du port de pêche.  2010 - Les remparts de Salé illuminés... les travaux d'endigage sont achevés. Dans le port de Salé, quelques barques sont amarrées... 
Les quais de Rabat ne sont pas encore achevés, et sur la rive droite seuls les gros travaux de terrassement ont débuté. En arrière plan à gauche, le gros trou empli d'eau, c'est la marina Bouregreg...  La marina est presque achevée, le pont Moulay Hassan est encore en place et les quais de Rabat sont en cours d'achèvement. Depuis la rive gauche à Rabat, Salé n'est qu'un immense chantier où s'activent sans relâche les gros engins de chantier.  Début des travaux d'endigage sur le Bouregreg. Les restaurants et le camping sont encore en place. Les digues de calibrage pour canaliser l'eau du Bouregreg existaient bien de part et d'autre dans l'ancienne configuration, mais elles étaient très insuffisantes.  Vue sur les travaux d'endigage depuis le plateau du sémaphore des Oudayas. 
Les travaux d'endigage sont en cours et le chenal commence à être désensablé.  Les travaux d'endigage sont en cours et les voies des nouveaux quartiers sont tracés au sol. Les baraques des restaurants et le camping ne sont pas encore détruits.  Les travaux de Bab Al Bahr sont en cours à la lumière des projecteurs.  La rive droite est bouleversée par les travaux. 
Les travaux d'endigage sont achevés et Bab Al Bahr, cette barre d'immeubles parrallèle au Bouregreg et qui leur cache désormais la vue, émerge des sables à la stupeur des Rbatis !  2004 - Les Oudayas et la rive droite du Bouregreg avant les travaux d'aménagement  2008 - Les travaux des quais de Rabat sont en bonne voie mais la rive droite n'est pas encore touchée par les aménagements à venir.  Les quais de Rabat sont achevés mais à l'état brut. A droite rien n'a encore été entrepris. 
2004 - Rive gauche à Rabat. Au 1er plan les installations du Club Nautique de Rabat (1923) avec sa piscine, une des premières piscines publiques crée à Rabat, encore était-elle réservée aux membres du club. Elle offrait une vue incroyable sur les Oudayas. Le club nautique le plus ancien de Rabat était le club nautique du Bouregreg créé en 1916. Le Cercle de la Voile et de l'Aviron de Rabat(CVAR), club de voile, avait son siège un plus loin aux pieds de la Tour Hassan dans une péniche. Le CNR existe toujours et s'appelle Club Nautique de la plage de Rabat (CNPR) puisqu'il a ses locaux sur la plage de Rabat.  Ce grand trou d'eau, c'est la marina Bouregreg à peine dessinée.  La marina pas encore achevée, et toujours là le pont Moulay Hassan encore en activité, mais à côté on prépare le nouveau pont, le pont Hassan II.  2008 marina en construction dawliz au fond apres le pont moulay hassan 
Le pont Hassan II a disparu et seuls subsistent les culées et les piles en béton. Le nouveau pont Hassan II se dresse majestueux !  A gauche de cette vue doit se situer le 2ème volet du projet d'aménagement du Bouregreg qui avance moins vite que prévu, crise oblige.  Amwaj, nom donné à la deuxième séquence du grand projet de réaménagement de la vallée du Bouregreg, s'appelle désormais "Al Saha Al Kabira, après l'abandon du promoteur initial Sama Dubaï . Cette zone était la plus délaissée de la vallée du Bouregreg, et mis à part des voies de communication, le supermarché Marjane et quelques constructions sur la rive droite, elle était surtout occupée par des terre-pleins remblayés et inachevés, sans aucun aménagement digne de ce nom. Cette 2ème phase avance désormais à grand pas, et à cet endroit a commencé la construction du futur grand théâtre de Rabat à l'architecture spectaculaire qui ne déparera pas la Tour Hassan.  Le trafic impossible sur le pont Moulay Hassan entre Salé et Rabat nécessitait impérativement un nouveau pont. On est à la fin de la journée et on assiste au reflux des voitures vers Salé.  Au second plan, la réalisation du nouveau pont Hassan II a débuté. On est en milieu de journée et la circulation est égale entre les deux flux. 
Conçu par l'architecte français Marc Mimram et construit par la SGTM, le pont Hassan II est long d'un 1,2 kilomètres (le pont lui-même mesure 330 mètres) et dispose de trois tabliers. Les modalités de construction sont originales puisque le tablier a été réalisé sur place : il se compose de 210 demi-voussoirs préfabriqués (on en voit un ici au 1er plan), un peu comme pour les tunnels. Les fondations sont constituées de 217 pieux et 33 semelles. La structure repose sur 31 piles.  Le phare constitue la pointe sud des Oudayas avec son borj Es Sirat sur lequel il a été construit en 1913. La corniche de Rabat qui devait longer la côte a été remise à plus tard : dommage !  Bab Al Bahr en cours de construction.  Bab Al Bahr achevé mais pas encore commercialisé. 
Bab Al Bahr et les quais de Rabat achevés, dans le calme du matin.  Même du point le plus haut (hors les Oudayas) de la rive gauche, la ligne de bâtiments de Bab Al Bahr masque les remparts de Salé.  L'extrémité de Bab Al Bahr, la marina Bouregreg et le pont Hassan II.  La rive du Bouregreg accueille encore les barques qui n'ont pu trouver d'amarre dans le port de Salé. 
bouregreg ponton barques pecheurs bab al bahr  Le bateau restaurant le DHOW est le seul témoignage de la période "corsaire" de Rabat-Salé. Pourtant cette longue période, notamment celle de la république des corsaires (1627 à 1668) notamment, est une période cruciale de l'histoire de Rabat qui reste curieusement inexploitée dans la ville. Aucune évocation dans la ville, par exemple, de Morat Raïs (de son vrai nom Jean Janssen) le plus célèbre des corsaires de Salé, qui a pourtant été commandant de la Kasbah des Oudayas à la fin de sa vie et fait Amiral de la ville par le sultan Moulay Zidan lui-même. Ce fabuleux marin avec son frêle navire, qui ressemblait à celui-ci, avait accompli le fabuleux exploit d'accomplir une razzia dans la Ville de Reykjavík en Islande et de ramener à bon port son précieux butin.  embouchure-bouregreg-oudayas-bab-albahr-depuis-golden-tulip  golden tulip farah bab el bahr 
marina pont hassan II  marina-bab-al-bahr-club-jetski-pont  oudayas bab el bahr bd el marsa medina  Les quais de Rabat sont désormais achevés. 
Un des immeubles de Bab Al Bahr réalisé en front de Bouregreg. Le Parti d'aménagement global de 2003 avait prévu des constructions en R+2 au maximum, afin de ne pas casser les lignes paysagères et batis existants. Malheureusement, il n'en a rien été !  Pour l'entretien et afin que le chenal ne s'ensable pas à nouveau, il faudra enlever chaque année 300.000 mètres cube de sable.  Les immeubles de Bab Al Bahr se confondent avec ceux de Salé, en arrière plan, sur le plan des couleurs de façade. Bien vu le cabinet d'architecte ! Mais qu'en est-il d'un point de vue sociologique ?  Les futures résidences de haut standing de Bab al Bahr seront confrontées brutalement au voisinage des quartiers d’habitations beaucoup plus populaires avec un tissu urbain souvent en mauvais état ou en cours de dégradation, même si cela ne se voit pas au coup d'oeil. Comment la population de Salé va-t-elle vivre cette situation ?  Les quais Rabat sont désormais très animés et leur réaménagement une réussite ! 
2004 - Image d'archives désormais !  Le Borj Sidi Makhlouf - Le mur des andalous construit par les Moriscos venus d'Andalousie à partir de 1610 ne se terminait pas ici puisqu'il formait ensuite un coude et se refermait vers le Bouregreg.  squala-rabat-bab-al-bahr-sale